Paris est une fête, Ernest Hemingway

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Auteur : Ernest Hemingway
Edition : Folio
Genre : récit autobiographique
Année de parution : 1964
Nombre de pages : 345

Résumé : « Miss Stein et moi étions encore de bons amis lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé : « Vous êtes tous une génération perdue. » « C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue. »

Mon avis : une lecture réjouissante

Toujours à la recherche de mes lectures pour partir en vacances, je suis tombée par hasard sur ce livre. Après les terribles attentats, j’ai eu envie de lire un livre qui rendait hommage à notre chère capitale. Ce désir de lecture traduit peut être une envie inconsciente de me rassurer, d’arrêter de penser à ces terribles événements à l’approche du métro parisien, de retrouver le goût de vivre.

Loin d’être un roman, Paris est une fête est un récit autobiographique discontinu. Ce patchwork de vignettes mêlent fictions et souvenirs : on ne sait pas ce qui est vrai mais peu importe, on plonge dans le Paris des années 1920 avec Hem’ et on y croit. Découvrir ce Paris de fêtes, ses cafés, ses rues et ses courses de chevaux est un vrai délice.

Avant toute chose, il me semble important d’évoquer la forme du récit, qui peut paraître déroutante. L’aspect très décousu de ces vignettes est assez, je dois l’avouer, désorientant. Mais finalement, l’auteur propose une nouvelle manière de lire : par fragment, par petit bout, par souvenir. S’il est agréable de lire la plume d’Hemingway sans s’arrêter, je pense qu’il est tout aussi plaisant de picorer par-ci par-là dans les méandres de sa mémoire trafiquée.

Ainsi chaque vignette raconte – ou interprète – un moment de la vie de ce célèbre auteur Américain. Le récit épique de ses vacances aux sports d’hiver ou encore la description croustillante de F. Scott Fitzgerald font partie, selon moi, des pépites de ce livre. On entraperçoit de cette manière les relations entretenues entre ces écrivains de la même « génération ».

Au-delà du regard acéré que porte Hemingway sur son monde, la richesse de ce récit se trouve dans l’utilisation de la première personne du singulier. Ce « je » est un véritable souffle de vie : on a presque l’impression que notre ami Hem’ nous relate ses souvenirs au creux de l’oreille. On s’attache forcément à ce personnage qu’il façonne à partir de lui-même.

Ces bribes de souvenirs ne seraient, me semble-t-il, qu’un prétexte pour nous parler de son travail d’écrivain. Il nous livre ses réflexions d’auteur, sans prétention aucune. Penchée derrière lui, au-dessus de sa table de travail au café de la Closerie des Lilas, je me réjouissais de pouvoir lire ses pensées au fil de sa plume. C’est pourquoi je conseille cette lecture à tous ceux qui aime Paris, les années 1920 ou les réflexions sur l’écriture.

NOTE : 15/20

Romanesquement vôtre,

Marion

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